Cette exposition est à voir : Au château Lescombes 198 avenue du Taillan 33320 Eysines jusqu’au 19 février.
Cliquer sur la 1ère photo pour ouvrir le diaporama.
Hervé Télémaque naît en 1937 à Port-au-Prince dans une famille bourgeoise, francophone et artistique.
En 1957, il quitte Haïti pour New York et s’inscrit à l’Art Student’s League jusqu'en 1960, où son professeur, le peintre Julian E. Levi, encourage sa vocation artistique. Durant son séjour aux États-Unis, où il fréquente les musées, il se nourrit de l’expressionnisme abstrait, puis du surréalisme, tels qu’ils ont été exploités et réinterprétés par les artistes américains.
Hervé Télémaque veut s’ancrer dans la réalité et échapper à l’abstraction: même le titre se réfère à son quotidien, évoquant les sirènes des bateaux qu’il entend depuis sa chambre de « Brooklyn Heights ».
Avec L’Annonce faite à Marie (Musée des beaux-arts de Dole, dépôt FNAC), qui rappelle son mariage la même année avec Maël Pilié, s'annonce le thème de la sexualité, surtout présent au début de son œuvre.
En 1961, il vient en France et s’installe à Paris2. Il y fréquente les Surréalistes .
Dès 1962, il participe ainsi à l’aventure de la Figuration narrative, en se rapprochant d'artistes comme Bernard Rancillac, Eduardo Arroyo, Peter Klasen, Öyvind Fahlström, Jacques Monory, que le critique Gérald Gassiot-Talabot réunit en 1964, à la demande de Télémaque et de Rancillac, dans une exposition intitulée
« Mythologies quotidiennes ».
« Dans les années soixante, je m'installe dans le dépouillement, je m'inscris dans la mouvance de l'Arte povera. C'est une vraie rupture avec l'énumération baroque qui s'opère là. La canne apparaît dans mon travail dès 1968. Notamment avec Le Désert, une canne brisée en deux morceaux, découpée dans une sphère, un bâton dérisoire pour une marche improbable. »
Dans ses tableaux se retrouvent ainsi des objets usuels évocateurs, notamment de son vécu en Haïti, et d'interprétation multiple au gré du spectateur, images de lecture complexe telles des énigmes à décrypter (tête édentée, canne blanche du Baron samedi,
En 1973, il retourne pour la première fois en Haïti pour voir sa mère, puis en Afrique, et il y ressource son imaginaire. Puis il entreprend en 1976 de grandes peintures à l’acrylique, principalement de formes nouvelles en ellipse ou tondo, en vue de l’exposition organisée en 1976 par l’ARC au Musée d’art moderne de la Ville de Paris.
À partir des années 1990, Télémaque continue ses recherches au travers de dessins de grand format au fusain, initiés en 1992, et d’étonnants bas-reliefs, où la scie-sauteuse remplace le crayon.
Les années 2000 sont celles d’un retour aux sources africaines dont se réclame le courant de la « négritude » et à un nouveau regard porté sur l’actualité politique française, éventuellement teinté d'humour. En 2000, il reprend une activité qu’il n’avait plus pratiquée depuis de longues années, l’illustration de livre. 1
En 2010, Hervé Télémaque parraine la vente aux enchères « Haïti Action Artistes » dont l’objectif est de restituer aux artistes haïtiens les moyens de retravailler et de créer des structures pérennes, à la suite du tremblement de terre du 12 janvier.
Une exposition rétrospective lui est consacrée par le Musée national d'art moderne au Centre Pompidou du 25 février 2015 au 18 mai 2015, avec 74 peintures, dessins, collages, objets et assemblages7, reprise au musée Cantini, puis en 2016 à la Fondation Clément au François en Martinique, avec une sélection d'une cinquantaine de toiles en rapport direct avec les Antilles et l'Afrique8.
En 2018, le MoMA Museum Of Modern Art à New York fait l'acquisition d'une toile des années New Yorkaises No Title (The Ugly American) 1962/64
Il meurt en région parisienne le 10 novembre, à l’âge de 85 ans2,9.
Cette exposition est une occasion unique de découvrir cet artiste consacré et mondialement reconnu comme l’un des plus grands plasticiens actuels.
Retrouver l’intégralité de cette bio sur Wikipédia
Photos de l’expo Florence Mayer (sauf la 1ère)