Aide aux Aidants: le «  baluchonnage »  arrive en France 



Le  "baluchonnage", mis en place au Québec, permet aux aidants de quitter leur domicile quelques jours en laissant leur proche âgé, malade ou handicapé aux soins d'un professionnel.
Le dispositif sera bientôt en test en France.


Onze millions de Français aident régulièrement à domicile un proche pour des raisons de santé ou à cause d'un handicap.
Pour les soulager, le gouvernement a annoncé qu'il allait tester le principe du    «baluchonnage » , rebaptisé « relayage » .
Il figure dans le projet de loi sur le droit à l'erreur, destiné à simplifier les procédures administratives.
Annoncée fin novembre, la mesure était très attendue par les associations.
Les explications de Claudie Kulak, fondatrice de la compagnie des Aidants et présidente de l’Association de la Journée Nationale des Aidants (AJNA).


  • Pourquoi les aidants attendent-ils avec impatience cette mesure ? Quelles sont leurs difficultés quotidiennes ?

C. Kulak : « Accompagner un proche fragilisé par la maladie, le handicap, ou le grand âge mobilise énormément les aidants avec une durée de temps qui peut varier selon la pathologie.
Sur les maladies neurodégénératives, on imagine bien que ce temps est augmenté et que souvent ça peut être plus de six heures par jour.
Par exemple, une femme qui s'occupe de son proche, ne peut même pas s'occuper de sa propre santé.
Si demain, elle doit subir une intervention, comment fait-elle ?
Pour nous, le "baluchonnage" est une formidable solution.
Vous avez du personnel formé qui vient à domicile.
Cela permet à l'aidant de prendre du temps pour lui. »


  • Quels sont les obstacles au «  baluchonnage »  en France ?

C. Kulak : « Cela fait dix ans que le « baluchonnage"  existe au Québec.
Aujourd'hui, les associations se battent sur le droit du travail.
On ne veut pas remettre en cause le droit du travail, mais c'est aujourd'hui ce qui gêne l'essaimage du «  baluchonnage »  en France.
On ne peut pas faire travailler quelqu'un plus de 13 heures d'affilée. » 

  • Comment fonctionne le baluchonnage au Québec ?

C. Kulak : « Les retours de terrain sont très bons parce que cela permet de soulager les aidants.
Il ne faut pas non plus oublier le bien-être de la personne fragilisée.
Elle va pouvoir rester à son domicile.
Par exemple, quand on souffre d'Alzheimer, sortir de chez soi peut être vécu comme une terrible angoisse.
Au Québec, le système se déclenche pour un minimum de quatre jours.
C'est l'Etat qui finance en grande partie ce système.
Au Québec, le coût de journée est de 11 dollars canadiens (environ 7 euros).
En France, on est à 400 euros. »

Poursuivre la lecture et le visionnage de la vidéo associée sur Allo-Docteur 


 GE Florence Mayer
Assistante en Gestion du Quotidien
Art-thérapeute

Création du site: 26/12/09.