VOULOIR SON BIEN, RESPECTER SON LIBRE-ARBITRE
Lorsqu’on accompagne un proche fragilisé, notre envie d’aider peut se traduire en volonté de le protéger, d’agir pour son bien, et de contrôler la situation. Ces dynamiques peuvent entrer en contradiction avec le besoin qu’a votre proche de sentir autonome au maximum, maître des décisions qui le concernent.
CE QU’ON PEUT VIVRE EN TANT QU’AIDANT
On peut avoir envie de prendre certaines décisions à sa place parce qu’on a l’impression qu’il n’est plus très lucide sur ce qui est bon ou pas pour lui (il est affaibli par la maladie et par l’angoisse qu’elle génère, ou simplement un peu perdu parce que très âgé). Attention bien sûr, certaines maladies comme Alzheimer altèrent effectivement la lucidité des personnes. Et la question est aussi différente si vous accompagnez un enfant mineur.
On peut aussi avoir envie de ne pas lui transmettre toutes les informations dont on dispose sur son état de santé – pour lui épargner de la souffrance, mais aussi parce qu’on manque parfois de force pour annoncer certaines choses (c’est humain).
Enfin, en tant qu’aidant, on peut souhaiter tout gérer parfaitement, faire le maximum pour aider notre proche. On a alors des objectifs en tête pour la personne. Par exemple : un aidant qui souhaite retarder le moment où son proche devra se déplacer en fauteuil, va l’emmener marcher tous les jours sans vraiment lui demander son avis, alors même qu’il dit être fatigué ou lassé de marcher.
CE QUE L’AIDÉ PEUT RESSENTIR DE SON CÔTÉ
Votre proche n’a pas forcément envie de suivre les objectifs que vous avez défini pour lui (par exemple, vous avez envie qu’il se batte contre la maladie, mais lui ne souhaite pas suivre de traitement).
Votre proche a besoin de se sentir encore une personne à part entière, donc un individu libre. Ainsi, le fait de ne plus être acteur de ce qu’il lui arrive peut être une nouvelle source de souffrance. Par exemple, une vieille dame qui souhaite rejoindre son mari en maison de retraite, mais ses enfants s’y opposent car ils pensent que ça la ferait « chuter » trop vite.
Conseils :
- Veiller à ne pas étouffer son proche par une aide trop présente
- Faire confiance à son proche, le considérer comme capable de prendre les décisions qui le concernent, de savoir ce qui est bon pour lui.
- Garder à l’esprit l’idée que « ce qui est bon pour lui », c’est aussi de se sentir maître de la situation et digne de confiance.
- Concernant les informations médicales : l’important est de pouvoir échanger au maximum avec les médecins pour déterminer avec eux quelles informations votre proche est prêt à recevoir. Par exemple, certaines personnes ne sont pas prêtes à entendre combien de mois il leur reste, mais ont besoin qu’on leur exprime clairement le diagnostic et qu’on les informe des évolutions possibles.
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