Le patient était atteint de démence sénile. La vice-présidente de France Alzheimer Brigitte Huon, pointe le défaut de formation du personnel hospitalier pour ces malades.
Jean Ligonnet avait 73 ans.
Le matin du 19 août, il se rend à l'hôpital marseillais de la Conception pour une séance de chimiothérapie.
Il disparaît de la salle d'attente quelques heures plus tard.
Ce n'est que le 3 septembre que son corps est finalement retrouvé, dans une aile désaffectée de l'hôpital, en état de décomposition avancée.
Bien que dramatique, cet événement ne surprend pas Brigitte Huon, la vice-présidente de France Alzheimer.
"Nous sommes souvent appelés par les familles, qui nous disent qu’un malade est parti de l’Ehpad.
Il y a eu plusieurs cas de décès.
Ca arrive aussi que le patient quitte la maison", développe-t-elle.
"Bien que très affaiblis, ils peuvent trouver les ressources pour partir"
Le procureur de Marseille a annoncé qu’une enquête a été ouverte sous le chef d'homicide involontaire.
L'Assistance publique-hôpitaux de Marseille, de son côté, a lancé une enquête interne.
Pour l’heure, nul ne sait comment Jean Ligonnet s’est enfui, puis égaré.
"Ces patients ont parfois des comportements déroutants. Bien que très affaiblis, ils peuvent trouver les ressources pour partir" explique Brigitte Huon.
L’un des fils de Jean Ligonnet a pour sa part porté plainte contre l'hôpital pour "délaissement" d'une personne vulnérable.
Brigitte Huon refuse de jeter la pierre aux soignants, mais reconnaît qu’ils manquent terriblement de moyens.
"Les personnels sont à peu près bien formés dans les Ehpad, mais dans les autres services, ce n’est pas forcément le cas" déplore-t-elle.
Résultat : les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer à un stade évolué dans les services "posent problème".
"Et une personne désorientée qui attend plusieurs heures sur un brancard sans prise en charge spécifique, c’est compliqué" conclut la vice-présidente de France Alzheimer.