Un gène pourrait retarder le déclenchement de la maladie d'Alzheimer de quatre ans, et réduirait même le risque de la développer, selon des chercheurs canadiens dans une étude publiée le 15 juillet 2014.
L'étude, publiée dans la revue scientifique Molecular Psychiatric Journal et menée par l'université McGill de Montréal et l'Institut universitaire en santé mentale Douglas, révèle l'existence d'une mutation d'un gène appelé"HMG CoA réductase" : cette dernière pourrait permettre de réduire de façon conséquente les risques d'être atteint par la maladie d'Alzheimer.
Les chercheurs parlent plus précisément d'une diminution de 50% chez les femmes et de 30% chez les hommes.
Cette variante, présente chez 25% des Américains et des Canadiens, pourrait donc représenter un espoir majeurpour aller vers une réduction des cas, car comme le déclare le Dr Judes Poirier, responsable de l'étude : "c'est la première fois qu'on est en présence d'un facteur de protection si prometteur".
… pour un gène pas si inconnu
Le gène "HMG CoA réductase" n'est pas inconnu des scientifiques qui travaillent dans le domaine cardiovasculaire, car il tient un rôle non négligeable dans la fabrication du cholestérol. Le Dr Poirier affirme par ailleurs que les patients qui prenaient un certain type de statines (des médicaments servant à réduire leur taux de cholestérol) voyaient leur risque d'être touché par Alzheimer diminuer.
En fait, l'étude canadienne démontre que la mutation du gène découverte a un effet tout à fait similaire à ces statines.
Vers un médicament permettant de repousser la maladie ?
Jusqu'à aujourd'hui aucun médicament dans le monde ne s'est avéré efficace pour réduire et prévenir les effets de la maladie d'Alzheimer qui touche 40 millions de personnes malgré des centaines d'essais effectués. Mais la découverte des chercheurs canadiens suscite des espoirs. En une génération, "si on avait un médicament qui nous permettait de repousser de cinq ans l'apparition de la maladie, on pourrait réduire de moitié le nombre de cas d'Alzheimer" selon les dires du Dr Poirier.
Les chercheurs espèrent donc la création de ce médicament : il s'agit à présent pour eux d'étudier des molécules utilisées anciennement pour le cholestérol – il y a 15 ou 20 ans – telles que le zocar et le pravacor, qui agissent directement sur le cerveau.
Ainsi, une étude à petite échelle va être menée à l'Institut Douglas de Montréal auprès de 150 sujets, afin de tester ce nouvel objet d'études.
Si les tests s'avèrent être concluants, le Dr Poirier aura peut-être le financement nécessaire pour lancer une étude bien plus vaste qui pourrait aboutir à de grandes avancées pour repousser la maladie.
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