Le Centre d'Art Contemporain d’Eysines nous propose de découvrir les oeuvres de Gérard Guyomard.
Pour l’anecdote, je suis venue découvrir cette expo un certain samedi. Accompagnée de quelques amis, nous avons sous la pluie et un froid, allez n’ayons pas peur du mot assez intense, attendu que les portes s’ouvrent… en vain !
Nous nous sommes qui plus est inquiétés, pour le rassemblement autour d’un mariage, fort occupé certes par les prises de vues, mais que l’on imaginait ensuite attendre, transis de froid... nous réfugiés au chaud dans une voiture!!
Au bout de 3/4 d’heure nous sommes repartis, décontenancés.
La semaine suivante , j’y suis retournée dans le cadre de mon travail et là: Portes ouvertes et… explications :
L’ouverture avait été repoussée d’une semaine. Pour le mariage, «la salle des mariages » elle, était ouverte fort heureusement!!
Voici donc notre découverte: que, quelques photos et quelques explications, car il faut vite aller la voir de vos yeux…
En cliquant sur la première photo, vous lancez le diaporama, merci!
Il est apparenté au mouvement de la figuration narrative et a participé à la seconde exposition fondatrice de ce mouvement.
Il s’est formé au contact des restaurateurs de peinture dont-il tient sa virtuosité technique.
Il commence à produire en 1964 et crée progressivement son vocabulaire inspiré de la vie quotidienne.
Très vite, les superpositions deviennent son mode d’expression privilégié.
Gérard Guyomard utilise tous les codes de la figuration narrative pour donner un ton résolument moderne à ses tableaux.Il agrémente la toile d'un équilibre subtil où se mêlent couleurs vives, collages et transpositions d'images, l'ensemble posé sur un fond particulièrement travaillé qui prend parfois des allures de peinture abstraite.
Son passé d'artiste-restaurateur lui donne les outils indispensable à la maîtrise de ces techniques particulières. Il utilise volontiers des photos prises sur son téléviseur, qu'il travaille ensuite pour intégrer l'image à la toile, apportant ainsi relief et profondeur. Ces agrégations, ces superpositions, lui valent le qualificatif assumé de peintre additif.Car, explique-t-il, « les pensées se juxtaposent, se mêlent, et l'artiste les met harmonieusement en couleurs. La finalité, c'est d'aboutir à une toile qui se regarde comme une peinture abstraite».
Il faut du temps pour saisir toute la richesse d'un tableau de Gérard Guyomard.Chacun présente plusieurs niveaux de lecture qui nécessitent différents distances d’observations. Les heures passent alors très vite.
• Les présentations des éditeurs
Gérard GUYOMARD - 40 ans de peinture
GUYOMARD, 40 ans de peinturetexte de Jean-Luc Chalumeau
«En quarante ans, Gérard Guyomard a créé une oeuvre considérable, dont la diversité foisonnante interdit à l'analyste l'ambition de l'exhaustivité. Cependant, pour envisager la profonde originalité de la démarche de ce peintre, il me semble que l'on peut relever les trois principaux caractères qui dominent aujourd'hui dans sa peinture : cette dernière relève d'abord de l'anarchisme ou plus exactement de l'esprit anar, elle procède ensuite par superpositions, elle est enfin consciemment narrative («je me narre», a-t-il dit).»
Jean-Luc Chalumeau
Gérard Guyomard est "un des représentants les plus originaux de la figuration en France" selon le Grand Larousse Universel (édition de 1992). Cette originalité puise ses sources à la fois dans l'esprit anarchiste, auquel le peintre est toujours resté fidèle, et dans une technique picturale très personnelle à base de superpositions. Depuis ses débuts en 1964, Guyomard développe un art consciemment narratif dont il était temps de prendre la mesure, à la fois par un livre, rédigé par le critique Jean-Luc Chalumeau, historien de la Nouvelle figuration, et par les expositions rétrospectives qui lui sont consacrées.
• Les courts extraits de livres :
UNE PEINTURE ANAR (1964-1972)
En 1964, Gérard Guyomard a vingt-sept ans (vingt-huit en novembre), il participe depuis 1961 à des salons (Automne et surtout Jeune Peinture) mais n'a pas encore de galerie (il sera dans deux ans un des "espoirs" exposés comme tels par la galerie Camille Renault, en attendant une exposition personnelle qui aura lieu en 1968). Le jeune peintre assiste à l'irruption du Pop art sur la scène parisienne : les galeries Lawrence Rubin, Anderson Meyer et lleana Sonnabend ont ouvert leurs portes en 1962. C'est chez Sonnabend que Warhol a montré ses "Marilyn" en 1963 ; Guyomard ne les a pas manquées, pas plus que les "Chaises électriques" du même Warhol, que l'ex-femme de Léo Castelli expose en février de cette année 64.
Tout cela n'émeut pas outre mesure Gérard. Pas plus en tout cas que les expositions d'abstraits de l'école de Paris imperturbablement organisées notamment par la galerie Charpentier dans son bel espace de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, face au Palais de l'Elysée où règne le Général de Gaulle, Notre anar voit bien qu'entre le paysagisme abstrait ou l'abstraction lyrique en honneur dans les salons bourgeois de la capitale et les images sérigraphiées imposées au monde par l'artillerie lourde des galeries américaines, il y a de fortes différences de degré, mais non de nature. Les peintres appartenant à ces différents courants sont souvent excellents : dans leurs ordres respectifs, Pierre Soulages et Andy Warhol ont plus que du talent, peut-être du génie, mais ils sont désespérément sérieux aux yeux de Guyomard et ne remettent jamais rien en question. La vocation de leurs oeuvres - leur nature - est de décorer des espaces chics, non de perturber les neurones des spectateurs. Il en dira évidemment autant des adeptes du minimalisme international dans quelque temps.
À découvrir au Centre d'Art Contemporain d'Eysines :
Domaine de Lescombes
198 avenue du Taillan-Médoc
33320 Eysines
tél : 05 56 28 69 05
Photos de l’expo: Florence Mayer.