Paradoxalement, alors que le nombre de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ne cesse de progresser, les médicaments contre cette maladie neurodégénérative sont de moins en moins utilisés.
Selon une étude Celtipharm réalisée pour le compte du journal Le Monde, leur prescription accuse une baisse moyenne de 26 %.
Il existe 4 types de médicaments anti-Alzheimer : la mémantine (Ebixa®), le donépézil (Aricept®), la rivastigmine (Exelon®) et la galantamine (Reminyl®). Depuis 2011, à l’issue d’une réévaluation, la Haute autorité de santé (HAS) a jugé le service médical rendu (SMR) de ces médicaments « faible ». En effet, par rapport à un impact thérapeutique très modeste, ces médicaments peuvent entraîner des effets indésirables potentiellement graves.
C’est ainsi que les médecins ont commencé à moins les prescrire, voire à les stopper chez les patients rapportant des effets secondaires. Entre 2011 et aujourd’hui, les prescriptions ont chuté de 26 % en moyenne. Sur les 1,1 million de boîtes de mémantine vendues, molécule la plus répandue, on enregistre une baisse de 17 %, voire une chute de 32 % pour le donépézil.
Dans d’autres pays, les médicaments anti-Alzheimer continuent à être prescrits pour freiner la progression de la maladie. Ce sont les seuls médicaments dont nous disposons à ce jour pour lutter contre cette affection. Ils ne s’attaquent pas aux symptômes ni ne permettent de guérir, mais ils peuvent contribuer à une amélioration cognitive modeste et retarder de quelques années au moins l’entrée en institution des patients.
En pratique, retenons que la prise en charge de la maladie d’Alzheimer doit être globale, avec ou sans médicaments, et comprendre notamment un suivi régulier, des aides à domicile et une formation des aidants à la gestion des troubles du comportement.
Par Dr Philippe Presles.
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