À découvrir au Centre d'Art Contemporain d'Eysines :
Domaine de Lescombes
198 avenue du Taillan
33320 Eysines
tél : 05 56 28 69 05
Du 13 janvier au 13 mars 2016
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Jacques Poli est un peintre français né le 1ᵉʳ juillet 1938 à Nîmes et mort le 12 avril 2002 à Paris
Je souhaite ici rendre hommage à ma plus ancienne cliente, qui découvrait avec moi toutes les expos de ce lieu et d’ailleurs.
Michel Pécher le scénographe et moi, étions toujours attentifs à ses impressions, ses interrogations ou tout simplement l’intérêt réel qu’elle portait à l’art abstrait (en ce lieu ) et à l’art en général. Il n’y avait pas que l’art qui l’intéressait d’ailleurs, loin de là !Madame Bernadette Tanguy s’est éteinte à l’approche de ses 90 ans, et n’a donc pas pu venir découvrir l’expo consacrée à J.Poli, mais je pense qu’elle l’aurait aimée.
De ses études dans les années soixante aux côté des futurs tenants de la Figuration narrative et de Supports/Surfaces, Jacques Poli retiendra ses propres choix, son chemin de création dans lequel l’objet n’est qu’un prétexte et dont il décortique tous les détails jusqu’aux plus infimes.
Il donne ainsi à voir une peinture sensible, une création poétique.
L’exposition procède par étapes de cette peinture, depuis les Taches jusqu’aux Masques en passant par les Boulons, Outils, Machines, Coléoptères, Architectures, Perruches, etc., etc.
Chaque fois des détails du thème sont grossis jusqu’à ne plus être figurés sur un fond.
Ils occupent alors toute la surface en prenant une force hypnotique.
La volonté de départ du peintre est de rester non-expressif, de se retirer le plus possible de son image qui reste une image mais abstraite, non identifiable.
Poli partageait en ce sens la volonté d’anonymat et de soustraction de ses amis tout en restant un peintre de tableaux.
Progressivement la sensualité reprend le dessus avec le retour de la couleur, les traces des gestes du peintre, les recouvrements et soustractions à la raclette qui donnent aux tableaux ce que Hans Hofman appelait une «translucence».
Les séries Vingt-mille lieues sous les mers, Gris et Masques, sont particulièrement intenses et rayonnantes tout en gardant retenue et retrait.
Dans la production des dernières années du peintre, la charge dramatique introduite par la maladie qui le mine donne une intensité poignante à des peintures qu’on ne peut plus regarder seulement comme des réussites esthétiques.
C’est particulièrement vrai des séries des deux ou trois dernières années.
Photos de l’expo: Florence Mayer.