Alzheimer…

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Alzheimer… comment vivre avec la maladie



La maladie d’Alzheimer touche  environ 900.000 personnes en France. Comment prendre en charge cette maladie neurodégénérative ?

 

Comprendre la maladie d'Alzheimer

Troubles de la mémoire, difficulté à se repérer dans le temps et dans l'espace, perte progressive du langage et de l'autonomie... les symptômes de la maladie d'Alzheimer sont souvent caractéristiques. Mais que se passe-t-il dans un cerveau touché par cette maladie neurodégénérative ?

Les cellules du cerveau, les neurones, sont organisés en réseau de manière à transmettre l'influx nerveux et les informations dans l'ensemble du corps. 
Dans la maladie d'Alzheimer, le tissu cérébral est lésé et le cerveau présente trois particularités :
· une perte de neurones 
· la formation de plaques dites amyloïdes, dues à l'accumulation de certaines protéines
· la "déformation" de certaines protéines (les protéines Tau) qui composent la structure interne des neurones.

Toutes ces lésions progressent dans le cerveau année après année. Les structures les plus internes du cerveau, dont l'hippocampe qui est dédié à la mémoire, sont les premières touchées. C'est la raison pour laquelle, généralement, la maladie se manifeste d'abord par des troubles de la mémoire.

Puis, les lésions atteignent d'autres zones du cerveau, qui traitent les informations plus globales, liées à la gestuelle et au langage. Les patients souffrent alors de troubles du langage (aphasie), ne parviennent plus à nommer les objets (agnosie), ne reconnaissent plus les choses, ont des difficultés à coordonner leurs gestes et effectuer des gestes concrets (apraxie). À terme, le cerveau des malades finit par s'atrophier totalement.

Quels traitements contre la maladie d'Alzheimer ?

Actuellement, il n'existe pas de traitement pour guérir la maladie d'Alzheimer. Les seuls traitements disponibles à ce jour visent à réduire les symptômes neurologiques.

Des recherches sont actuellement en cours pour développer des médicaments qui ralentiraient la progression de la maladie. Aux Etats-Unis, en 2021, le premier traitement dirigé contre le mécanisme de la maladie, à savoir la présence de plaques amyloïdes dans le cerveau a été approuvé par les autorités sanitaires. Nommé Aduhelm, ce traitement est produit par l'entreprise pharmaceutique Biogen. Mais son efficacité n'a pas été démontrée à ce jour et ce médicament fait encore débat.

En attendant, d'autres pistes existent pour améliorer la qualité de vie des patients. C'est par exemple le cas des traitements par ultrasons, étudiés pour leur capacité à réduire l'évolution des symptômes. En effet, les ultrasons permettraient aux toxines responsables de la maladie d'Alzheimer d'être évacuées dans la circulation sanguine plutôt que de s'accumuler sur les neurones.

Des activités pour surmonter les difficultés du quotidien

Pour retrouver des gestes oubliés et réveiller des souvenirs, des ateliers sont parfois proposés aux personnes atteintes de maladie d'Alzheimer et à leurs proches aidants. La pratique de la cuisine en couple aidant-aidé en fait partie. Odeurs, goûts, couleurs, sensations et manipulation des aliments aident les malades à travailler leurs gestes, leur mémoire et leur coordination.

L'objectif final est, pour le malade, de retrouver le plaisir et le désir d'exécuter une tâche mais aussi de soulager l'aidant. Pour ce dernier, ces ateliers sont aussi l'occasion de s'évader car soutenir au quotidien un proche souffrant de la maladie d'Alzheimer est souvent épuisant.

En effet, si la maladie d'Alzheimer est très difficile à vivre pour le malade, elle l'est aussi pour ses proches dont le quotidien est bouleversé. Pratiquer des activités ensemble aide à mieux vivre les difficultés de la pathologie.


Source de l’article: https://www.allodocteurs.fr/alzheimer-comment-vivre-avec-la-maladie-32635.html


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Prudence sur l’annonce d’un traitement…


Prudence après l'annonce d'un nouveau traitement de la maladie d’Alzheimer

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La nouvelle a de quoi faire renaître l’espoir parmi les malades et les spécialistes.
Le laboratoire Biogen a annoncé qu'il souhaitait demander une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour son traitement expérimental contre la maladie d’Alzheimer : l’aducanumab.
La molécule aurait montré une efficacité pharmacologique et clinique non pas pour prévenir ou guérir la maladie, mais pour ralentir son évolution chez des patients qui présentent des symptômes encore légers.

Cette annonce est des plus inattendues car elle fait suite à l’abandon de deux essais cliniques pour cette même molécule, par le même laboratoire, pour cause d’inefficacité.

Un médicament d’une classe déjà bien connue : les anticorps monoclonaux

Aducanumab est administré sous forme de perfusion intraveineuse une fois par mois.

La molécule est un anticorps monoclonal, un type de médicament coûteux qui se fixe à des protéines spécifiques afin de les désactiver.
Le médicament élimine une protéine clé de la maladie d'Alzheimer – le peptide amyloïde - qui s'accumule en plaques dans le cerveau des patients.

Cette classe de médicaments est loin d’être nouvelle. 
"Des molécules de ce genre font l’objet d’essais cliniques depuis le début des année 2000", rappelle Le Pr Claire Paquet, neurologue, cheffe de service du centre de neurologie cognitive à l’hôpital Lariboisière (Paris) et l’une des investigatrices des essais cliniques qui ont été menés à l’échelle mondiale.
Ces anticorps monoclonaux n’avaient jamais montré une efficacité significative dans le ralentissement de la maladie.

Une molécule testée dans deux études parallèles

Aducanumab a été testée dans deux études appelées EMERGE (1 638 patients) et ENGAGE (1 647 patients) dans le but d’évaluer l'efficacité et la sécurité de différentes doses mensuelles d'aducanumab pour réduire les déficiences cognitives et fonctionnelles chez les malades d’Alzheimer à un stade débutant.

Pour qu’un produit puisse obtenir une autorisation de mise sur le marché, il faut qu’il puisse justifier d’effets positifs dans deux études.
"De ce fait, quand les laboratoires conduisent des essais thérapeutiques dans la maladie d’Alzheimer, ils engagent deux essais en parallèle, dans des parties du monde différentes", explique la neurologue.

Un arrêt des essais thérapeutiques pour cause d’inefficacité

En mars dernier, les deux études ont été stoppées. "Le laboratoire, à un moment donné de l’essai, a fait ce qu’on appelle une analyse de futilité.
C’est ce qui est fait, pour faire simple, pour savoir s'il y a une chance que la molécule fonctionne, explique le médecin. 
Cette analyse s’est avérée négative et l’essai de l’aducanumab a été arrêté dans tous les centres mondiaux."

Nouvelle analyse en prenant en compte des données supplémentaires

Le laboratoire explique avoir refait des analyses mais en tenant compte de données supplémentaires.
0"Quand les bases de données ont été gelées pour faire cette analyse de futilité, il y avait encore des patients qui étaient en train de recevoir des perfusions.
Et on a continué à colliger les données, r
apporte le Pr Paquet. 
A posteriori, les analyses de futilité ont été refaites en incluant tous les patients qui avaient reçu les 18 mois de traitement attendus.
18 mois de traitements à différentes doses, contre placebo."

Une seule étude positive sur deux 

L’essai EMERGE a atteint son objectif principal : réduire de 27 % le déclin clinique dans le groupe ayant reçu le traitement à la dose la plus forte, comparé au groupe placebo.
Et c’est une première.
"On savait déjà que les anticorps monoclonaux "enlevaient" le peptide amyloïde. Mais on n’avait jamais montré que le fait d’enlever cette protéine ralentissait l’évolution de la  maladie", souligne le Pr Paquet.
Mais ces effets positifs n’ont été constatés dans la cohorte ENGAGE.

Vers une demande d’autorisation de mise sur le marché ?

Suite à cette nouvelle, Biogen a affirmé souhaiter soumettre un dossier d’autorisation de mise sur le marché de l’aducanumab à la FDA (Food and Drug Administration), autorité de santé des Etats-Unis, au début de l’année 2020.
La FDA aurait donné son aval pour un dépôt de dossier.
"Mais ce dépôt résultera d’une analyse des données, des statistiques, de critères d'évaluation, des effets du traitement et de sa sécurité", explique le Dr Maï Panchal, directrice scientifique de la Fondation Vaincre Alzheimer, dans un communiqué.
Il est très probable que la FDA demande la confirmation des résultats dans une deuxième étude.

Appel à la prudence

Malgré l’aspect très encourageant de l’annonce de Biogen, il faut rester mesuré. Même si la molécule confirme son intérêt et obtient une AMM, les discussions débuteront pour le remboursement avec les autorités de santé.
Et elle concernerait, de toute façon, très peu de personnes. 
Elle s’adresserait à des malades d'Alzheimer présentant des symptômes très légers. Tous les patients ne seront pas éligibles pour ce traitement qui n’a montré une efficacité que des cas débutants.

Le Pr Marie Sarazin, neurologue à l’hôpital Saint-Anne (Paris), qui n’a pas participé à l’essai, invite elle aussi à la plus grande prudence, même si elle "ne demande qu’à y croire".
"C’est encourageant, mais il s'agit juste d'une annonce du laboratoire.
Il a d’ailleurs tout de suite grimpé en bourse et fait des annonces aux investisseurs. Il n’y a aucune publication.
En décembre, le laboratoire va présenter en congrès des informations qu’il va lui-même filtrer"
, note-elle.

"Tant qu’on n’a pas les détails, il faut garder l’envie d’y croire mais rester prudent sur la possibilité qu’on passe rapidement à un enjeu thérapeutique pratique pour les malades", conclut le Pr Sarazin

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Quand le langage médical dérape :

Madame vous n’avez plus de mari!


On sait que les thérapies non médicamenteuses peuvent apporter un confort certain au malade et à son entourage dans les maladies neurocognitives de type Alzheimer qui ne sont pas guéries par la médecine actuelle. 

Un correspondant m’adresse le témoignage suivant: Après avoir attendu plus de trois mois un rendez vous avec un neurologue pris pour mon père, ma mère a été bouleversée par la parole du médecin qui lui a déclaré en la regardant droit dans les yeux et en présence du malade: « Madame vous n’avez plus de mari. »

Ce scénario est connu depuis longtemps et je suis tout de même étonnée qu’il se pratique encore si brutalement. Le malade est traité comme un meuble qui ne sent rien, ne comprend rien et ne se souviendra de rien. 
Ce qui évidemment est totalement faux, comme n’importe quelle aide-soignante non-diplômée pourra le dire parce qu’elle a une expérience directe des malades vivants.
Pour certains médecins une personne humaine peut se réduire à l’image figée d’un scanner du cerveau. 

Ainsi la machine médicale à faire peur  continue à répandre autour d’Alzheimer l’incompréhension, le découragement, la dépression, le sentiment d’impuissance.
J’ai vécu moi-même plusieurs fois ce genre de scène pour la comprendre de l’intérieur.
Un jour que j’expliquais dans une conférence que l’important était d’éviter de stresser le malade pour qu’il puisse utiliser au maximum ses ressources, un homme s’est levé au fond de la salle et d’une voix remplie d’autorité a déclaré: « Je suis médecin, je dirige un Ephad, je peux vous affirmer qu’un jour votre mari ne vous reconnaitra pas. Vous serez pour lui une parfaite étrangère. » 
Après quoi, la salle pensant que je racontais n’importe quoi a cessé de m’écouter. Pourtant c’est lui qui avait tort, complètement tort, totalement tort.
Mon mari m’a reconnue jusqu’au bout. 

Tout dépend de la qualité de la relation que l’on arrive à tisser avec le malade, tout dépend de son sentiment de sécurité, du degré de confiance qu’il a dans les personnes qui le prennent en charge.
Ce neurologue ignore certainement une vérité pourtant simple à comprendre: On peut vivre heureux dans sa maison ou ailleurs même si on ne connait pas son adresse. 
Ce sont des variables indépendantes. 

Continuer découvrir 5 témoignages sur le site de Colette Roumanoff d’où provient cet article. 



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 GE Florence Mayer
Assistante en Gestion du Quotidien
Art-thérapeute

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